Fred Chabot

Fred Chabot

J’hésite, Sculpteur, artiste métallurgique, tronçonneur de ferraille, soudeur de boulons ou tordeur de tôle, c’est sûrement une mixture de l’ensemble.

Fred Chabot

ACCORDEONISTE (240cm de haut)

Sculpteur

Fred Chabot

Portrait de Fred CHABOT

Sorti tout droit de l’industrie, ce tourangeau se forge d’abord une solide connaissance du corps humain par le travail de la pierre et du modelage, mais c’est le métal qui s’impose dès lors.  

Né à Tours en 1966, l’artiste est resté dans la région. Il est installé maintenant depuis une quinzaine d’années, au Boulay, nord de la Touraine.

Son goût pour les grands volumes et sa propension à travailler le métal vient peut-être de son enfance passée à Langeais. Il habite alors près de la gare, entre la ligne de chemin de fer et le fleuve royal.  Il est bercé d’un côté par la puissance des mécaniques ferroviaires : Tout petit sa maison frémit aux passages des dernières monstrueuses machines à vapeur encore en activités. A cette époque, derrière les troènes du jardin, il « espionne » les montagnes de ferraille qui attendent d’être chargées dans les wagons par  « des grues aux mains géantes ». Cette fascination pour la puissance, que peut dégager les structures métalliques, s’est imprégnée dans son univers de gamin, pour ressortir dans son travail actuel du métal.  

De l’autre côté, de la petite maison : c’est la Loire et tout le respect qu’elle lui évoque. Il y fait ses premiers pas et ses premiers tours de vélo sur le chemin qui la borde. Il en observe la faune, du ragondin au héron cendré, tous les matins en la longeant pour se rendre à l’école. Il apprend à respecter ses caprices et débordements dans les prairies, qui sont comme un terrain de jeu inépuisable.

Ce fleuve paradoxal est à la fois immobile et toujours en mouvement. Cette contradiction se retrouve dans ses sculptures, à la fois pétrifiées, elles semblent se déplacer.

Fred Chabot commence par sculpter les vieilles pierres des maisons tourangelles. Le tuffeau du coteau ligérien apporte une accroche lumineuse qui va rapidement le séduire. Les silhouettes humaines hurlantes vont constituer ses premières expositions, au tout début des années 90.

Mais le tufeau est fragile et les pierres récupérées manquent parfois d’homogénéité. Un retour vers le modelage de l’argile claire des carrières de la Rouchouze va bientôt s’imposer pendant plusieurs années.

 La terre est peu contraignante à travailler : « quelques outils bricolés un coin de table bien lumineux et on démarre pour la journée… La souplesse de la matière la rend parfois vivante par sa rapidité d’évolution. »

Cette malléabilité lui autorise un travail sur le corps humain plus précis. La rigueur de l’anatomie musculaire va se marier avec la plasticité du matériau. Fred Chabot se construit une représentation crédible, en explorant les gestes et les attitudes du corps. 

Œuvre de Fred CHABOT

 

Ce n’est que dans les années 2000 qu’il produit ses premières structures métalliques. A l’époque, cela fait une quinzaine d’années qu’en parallèle du modelage il travaille en conception sur des machines spéciales industrielles. Il ajuste alors ses connaissances en construction mécanique, à la réalisation de ses sculptures.

 La terre est très ludique, mais peu adaptée pour des réalisations de grands formats : « Le métal, par sa rigidité et ses qualités mécaniques, offre de nombreuses possibilités pour susciter le déséquilibre et donc le mouvement »  

Il restait à trouver une solution pour suggérer la souplesse des courbes du modelage en utilisant les propriétés de constructions en acier. Ce matériau, en faible épaisseur ou petite section se déforme sans gros moyen d’outillage.

« On tortille un bout de ferraille, et c’est magique, il reste en place. Ça ne demande guère plus d’effort  que pour le modelage et ça se tient sans cuisson. Il ne reste qu’à assembler, par soudure à l’arc, c’est un jeu d’enfant».

Les progrès technologiques rendent maintenant la découpe des tôles d’acier et la soudure à l’arc beaucoup plus attrayantes que par le passé. Cette évolution va ouvrir fred Chabot vers son univers actuel. Il tisse alors de fines tiges d’acier, intègre des pièces mécaniques récupérées, se fait s’enchevêtrer des lamelles, pixélise les volumes en juxtaposant des petits rectangles  de tôles aux reflets cuivrés et prétend ainsi au lyrisme de la transparence des volumes. Fred Chabot compose un art figuratif alliant puissance et grâce. Forgeant tour à tour des silhouettes lascives ou

empreintes de vigueur. Il fait du corps en mouvement la figure de proue de son œuvre en l’explorant dans un élan verticaliste